ŒUVRE PRÉSENTÉE :
« Envahissement »
2014 – stylos Bic bleus sur papier, 76X112 cm
A la fois critique et poétique, le travail de Juliette Choné interroge les limites entre nature et culture et plus spécifiquement la relation qu’entretien l’homme à la nature à travers une esthétique de la non séparation et de la métamorphose. Dans une représentation allégorique et métaphorique ses dessins convoquent le vivant : l’animal, le végétal et l’humain dans un devenir en mutation. D’imprévisibles êtres chimériques naissent de ces rencontres à la limite du merveilleux et de l’inquiétant dans un monde où les frontières, déjà poreuses, tendent disparaitre, où l’humain cherche son animalité perdue. Les règnes sont abolis dans une refonte du temps et de la nature et donnent à voir tantôt des maternités fabuleuses inspirées des contes et des mythes, tantôt des images plus familières, plus intimes, puisées dans les souvenirs de l’enfance mais ouvrant toujours à de multiples lectures sur le monde.
Ces dessins, eux-mêmes à la frontière de la peinture, s’inscrivent dans une tradition figurative qu’elle assume pleinement. Au delà de la métaphore, elle tente de traduire les devenirs -autres dans le processus pictural à travers la fusion et la répulsion, dans l’eau et le liquide du lavis, jouant de coulures, de tâches, maitrisées ou fruit du hasard, mêlant transparences aux couleurs sensibles. Ce processus lui impose de travailler à plat puis de mettre à la verticale le papier supportant les couleurs. Récemment un autre médium moderne et peu couteux est venu se mêlé à ses encres : le stylo BIC, objet du quotidien. Elle affectionne ce matériau à la fois pour son aspect incisif, précis , sa variété de nuances et sa douceur de texture qui vient créer une rupture avec la poésie du lavis.
Envahissement a été entièrement réalisé avec plusieurs stylo BIC aux variétés de bleus intenses qui accentuent la profondeur du dessin. Il s’agit de « fleurs-organes » ou « fleurs-membres »qui envahissent l’espace de la feuille. Derrière la simple beauté ornementale et décorative de ces fleurs inspirées de Redouté,, célèbre graveur-aquarelliste du 17ème siècle, se cachent des hybrides, mi-humain mi végétal, venant nous déstabiliser et nous questionner sur notre rapport à la nature. On peut y voir en effet l’homme envahisseur et destructeur de la nature et de sa planète et à contrario, la nature reprenant ses droits ou encore une végétation bel et bien vivante, respirant, sentant, touchant, mordant littéralement la vie !
Car il est un fait, l’homme dans sa folie anthropocentrique oublie trop souvent que le végétal et l’animal vivent et meurent comme lui et par conséquent ont une existence propre et des droits.
ÉCOUTEZ LE PODCAST DE L’ ARTISTE : ICI
Si Juliette était une œuvre d’art ?
«Sanguissum», 2001, de Jan Fabre, agneaux d’or carnavalesque sur lit de poudre d’os. Sublime, émouvant.
Si Juliette était une couleur ?
Le bleu nuit.
Si Juliette était un site Internet ?
Je ramerais.
Si Juliette était une roman ?
L’écume des jours de Boris Vian.
Si Juliette était un âge idéal ?
Le mien.
Si Juliette était une des 7 péchés capitaux ?
L’ orgueil.
Si Juliette était un super pouvoir ?
La métamorphose. Devenir animal, devenir végétal, devenir minéral, devenir autre.
Si Juliette était une rue, avenue ou boulevard à Paris ?
La rue des Archives pour mener les passants et curieux au Musée de la chasse et de la nature que j’adore.
Si Juliette était un chanteur?
Léo Ferréou Brigitte Fontaine.
LIEU D’EXPOSITION :
8 Rue Léon Schwartzenberg, 75010 Paris
Exposition en présence de l’artiste :
Vendredi 9 octobre 2015 : vernissage de 19h00 à 21h00
(invitation demandée à l’entrée par la Cour de la Ferme Saint-Lazare uniquement).
Samedi 10 octobre 2015 : 10h – 18h00
Dimanche 11 octobre 2015 : 13h – 17h00
Métro : Gare de l’est, lignes 4, 5,
7 (descendre à la station Poissonnière)
Bus : Gare de l’est, lignes 30, 31, 32, 35, 47
Vélib’ : Station 110-112 rue du faubourg saint-Denis
@ : juliette.chone@gmail.com
www.juliettechone.com