ŒUVRE PRÉSENTÉE :
« Glee II »
2014

« GLEE » est une série vidéo que j’ai commencée en 2012. Quelques parties ont été présentées ces derniers temps en Corée du Sud, en Angleterre, en France, en Bulgarie, en Bosnie-Herzégovine et en Suède. Je suis fascinée et terrorisée par le rôle que la lumière joue sur la scène de l’Art Contemporain et sur la manière dont, plus généralement, nous vivons et nous travaillons avec elle aujourd’hui. La puissance avec laquelle elle est arrivée à déjouer le processus créatif. Vu que les téléphones fixes disparaissent et qu’ils sont remplacés par des écrans de téléphones mobiles et tablettes, on peut supposer que des lampes, des luminaires, voire des néons vont peut-être demeurer à certains endroits particuliers mais que presque tous seront supplantés par des écrans plasma plus larges… Les progrès en technologie d’écran concourent avec une réalité atteinte par le choc des civilisations. La lumière d’écran augmente en réflexions qui nous incombent de plus en plus, non seulement par rapport aux échanges énergétiques mais aussi en ce qui concerne les relations sociales et l’information pure. Elle peut prendre la forme d’un éclairage. Mon art et mes pièces vidéo conçoivent l’écran comme une réserve imaginaire avec laquelle le corps humain se transcode fatalement. En observant les archives des documentaires de la fin des années 80 et leur rendu visuel qui a été, par intervalles, très pixellisé, j’ai été frappée par la manière dont, par analogie, des identités estropiées ou entièrement menacées surnageaient. Comparés à la définition d’image à laquelle nous sommes habitués maintenant, les mécanismes du siècle précédent semblent plus évocateurs, témoignant d’un réel déformé ou accidenté. De nombreux systèmes économiques et de société des pays de l’Est se sont effondrés et, à six ans, j’ai assisté au glas du régime communiste en Allemagne de l’Est. Beaucoup d’écrans ont montré des images de la guerre civile, la destruction humaine et nucléaire. En intégrant la mémoire collective ils étaient partie prenante de l’histoire à travers la détérioration et l’essence de l’image. Des balises, tant par le contenu du message qu’au terme du support et de la définition d’image, ont été dressées ; démarcations entre ce qui doit être in/ visible.

« GLEE » is a series of videos which I have made since 2012. Parts of it had been shown in South Korea, England, France, Bulgaria, Bosnia and Herzegovina and Sweden in the past several years. I’m both fascinated and terrified about how light changed the contemporary art scene, more generally the way we live and work with light today, and how it is handled to enhance the creative process. In the same way that landline phones are disappearing and replaced by smart phone screens today, one can claim that lamps, chandeliers, or even neon light bulbs will perhaps remain at some specific circumstances but almost all are going to be replaced by larger plasma displays. Advances in screen technology competes with reality triggered by the clash of civilizations. Screen light encompasses more and more thoughts which we’re dealing with, whether it be about energy exchange, social relations, or just pure information. My art, and video pieces approach the screen as a playground to fasten, distance or transform our human body. I observed documentaries and film archives of the late eighties and how their visual output is sometimes very pixelized suggesting threatened and injure identities, distorting reality of 20th century, compared to what we are looking at today. Many social and economic systems of Eastern countries collapsed in that period of time and as a six year old, I witnessed the communist breakdown in Eastern Germany. Screens started to depict civil war and human and nuclear destruction. Integrating collective memory, they became part of history through the destruction and substance of image. Borders had been drawn ; new ones lurking beyond old ones.

Et si… vous nous racontiez en quelques lignes comment avez-vous décidé d’être artiste ?
Il était une fois en Allemagne quand j’étais lycéenne. J’avais commencé à lire William S. Burroughs, un livre que l’un de mes amis m’avait apporté (…) Alors j’ai commencé à m’investir d’une sorte d’équation biochimique qui permet de gérer ce que l’on aime. Je l’ai appliquée à un tas de choses et j’ai compris que ça marchait parfaitement bien. Ce n’était pas la seule raison, bien sûr, pour décider de devenir artiste. Mais cela y a contribué.

Si l’œuvre que PARISARTISTES # a sélectionnée cette année était exposée dans un musée parisien, quel serait-il ?
Musée national des arts asiatiques – Guimet.

Si l’on vous nommait Ministre de la Culture 2017, que feriez-vous en premier ?
…faire installer sur tous les bâtiments, verticalement, horizontalement, les jardins qui laissent la place à des expositions, des projections, en plein air dans un environnement beaucoup plus organique où planerait davantage le divin.

Et pour terminer, si vous avez une musique, chanson qui vous inspire le plus pour créer, quelle est-elle ?

LIEU D’EXPOSITION :

logo JDecour
12 Avenue Trudaine
75009 Paris (plan ici)
Métro Anvers – Ligne 2

Sites internet http://www.initialscr.blogspot.fr / http://www.unifrance.org/annuaires/personne/394448/katia-roessel