Ce passionné de la photographie se voit un peu comme un chimiste sorti tout droit des Beaux Arts.
Par le choix de ses textures, le travail de la matière, Jean Luc Debeve fait en sorte de créer des œuvres à l’épreuve du temps. L’artiste se révèle au travers de photographies uniquement noires et blanches, prises au cours de ses reportages photos. Ici et ailleurs.
Des photographies toujours argentiques, jamais numériques. Reproduites sur un papier fait main, qui lui permet d’explorer les aléas de la matière. Déchirure, grain, tâche. Pour un résultat unique, chaque œuvre étant le fruit d’un seul tirage.
« Si j’ai choisi d’expérimenter mes propres émulsions sur des papiers faits main c’est parce que ces papiers artisanaux, organiques, offrent une inépuisable variété de grain, d’épaisseur et de textures. J’exploite le fruit du hasard, la pliure, la déchirure, la transparence, la rugosité ou l’apparition de tâches comme des évènements chargés d’infinies possibilités de sculpture de la lumière et de l’image. Ainsi, je combine l’empreinte du geste à celle de la lumière à celle du papier choisi de façon à livrer toutes ses potentialités graphiques. J’invite mes images à s’humilier dans la matière et transcender leur force intrinsèque.
Il en résulte des tableaux photographiques qui échappent à toute tentative de standardisation. »
Si Jean Luc était une œuvre d’art :
« La Joconde. Parce que je l’ai moi même reproduit à ma manière. »
Si Jean Luc était une couleur :
« L’ocre jaune. La couleur de la terre, du désert. Des univers qui m’inspirent.»
Si Jean Luc était un musée :
« Le musée D’Orsay. L’impressionnisme. Donc l’impression. Donc la photographie. »
Si Jean Luc était un monument :
« La Tour Eiffel. Elle représente la féminité. »
Si Jean Luc était une musique :
« Le jazz. J’ai découvert ce courant musical il y a une vingtaine d’années. J’ai eu du mal à accrocher avant de finalement me sentir imprégné par ce son. »
Photos de : © François Buclet – 2014
