Diplômée des Beaux Arts et formée à l’École Supérieure d’art graphique Penninghen, Laurence De Marliave est peintre et graveur. Elle enseigne le dessin et la peinture aux ateliers de l’Étoile qu’elle a créé et qu’elle dirige.
Elle aime travailler « sur le terrain », dehors, et tient des carnets de croquis à l’aquarelle lors de ses voyages un peu partout dans le monde. Inde, Vietnam, Grèce, Italie, Russie, Maroc…
Laurence De Marliave peint aussi des paysages à la peinture à l’huile. Mais le fond de son œuvre et de son travail est le rapport intérieur/extérieur illustré par les fenêtres, les portes et les reflets des vitres. Ce thème revient régulièrement et a été amorcé par sa fascination pour la serre dans laquelle elle a travaillé pendant 10 ans.
Au delà de ça, elle travaille actuellement sur le thème de la guerre 14-18.
Ses aquarelles se caractérisent par la lumière, la rigueur des compositions et l’attrait des couleurs chatoyantes qui s’en dégagent. Laurence cultive la sensibilité artistique, l’imagination créative et une très grande technicité. Elle peut ainsi croquer un décor « sur le vif », transposer une atmosphère et restituer l’environnement de rencontres pour constituer autant de souvenirs vivants.
Si Laurence était une oeuvre d’art :
« Le Géographe de Vermeer. La paix qui s’en dégage, le calme. Il y a une sorte de suspension du temps. »
Si Laurence était une couleur :
« Le rouge. Parce que ça symbolise la vie, la passion, le courage. Mais je l’utilise très peu dans mes peintures, bien qu’il y en ait toujours une petite touche pour vitaliser. »
Si Laurence était un musée :
« Le Musée national de la Marine. Premièrement j’aime l’espace du Trocadéro qui est très lumineux. Et deuxièmement c’est l’évasion. Dans ce musée on a aussi bien des magnifiques tableaux, des portraits, des ports. Et comme j’aime beaucoup l’architecture, j’adore la série des ports de France de Joseph Vernet. Il y aussi pleins de choses à voir de toutes les époques. J’aime bien l’évasion, les bateaux, la mer. J’aime aussi beaucoup le bâtiment en lui-même. »
Si Laurence était un monument :
« L’Institut de France. Il y a deux beaux dômes à Paris, ce sont les Invalides et l’Institut. Je trouve que le dôme des Invalides est très viril, et celui de l’Institut assez féminin. Sa coupole me rappelle Rome que j’adore. C’est un chef-d’œuvre en architecture. »
Si Laurence était une musique :
« Le Tombeau de Couperin de Maurice Ravel, l’œuvre de Debussy, la musique française du XXème siècle en général… Le Tombeau de Couperin par sa force d’évocation et par le symbole qu’il représente. Ravel était trop petit pour aller à la guerre de 14, il a quand même demandé à être derrière, affecté en tant que conducteur d’un camion militaire. Il a ensuite dédié ses œuvres à tous ses amis morts au front et leur a composé une musique. La Toccata est dédiée à mon grand oncle, Joseph De Marliave, qui est mort à la guerre. Ce qui est extraordinaire dans cette musique c’est qu’on entend et reconnaît les mouvements du soldat, quand il est touché par une balle, quand il se relève puis s’écroule. On n’a jamais retrouvé son corps, c’est assez émouvant ce témoignage qui reste. C’est un privilège de penser à lui en écoutant cette musique. »
Photos © François Buclet – 2014