Peintre et plasticienne, Mary-Ann Beall expose sa poésie depuis la façade de son atelier qui est décorée par quelques unes de ses œuvres mobiles. Les visiteurs sont conviés dès l’arrivée à découvrir son expression artistique.
Mary-Ann a étudié la sculpture sur métal, la bijouterie et le dessin aux Etats-Unis. Elle s’est ensuite formée aux techniques anciennes – chaux et fresque – avec le désir d’aborder la peinture « coté chimie ». D’abord muraliste, elle réalise dès 1983 de nombreuses commandes privées et publiques -1% artistique – travaillant des surfaces jusqu’à 100m2. Elle s’éloigne progressivement du mur peint pour habiter le lieu avec des œuvres- envisagées comme des fragments – et avec la sculpture mobile – dessin dans l’espace – explorant les multiples variations du mouvement et de la matière.
Elle travaille aujourd’hui sur des projets d’expositions environnementaux et géopolitiques « Dépaysements » en 2010 au 9 CUBE à Paris, et poétiques : « Poétique du Vent » en 2012, à Biarritz, et « Ossip Mandelstam, l’interlocuteur » en 2014, à Moscou. Elle envisage cette recherche plutôt abstraite – sans signification explicite – comme un espace de projection où le corps du spectateur chemine, et au fur et à mesure, s’ouvre aux associations libres et au jeu des correspondances.
Ses œuvres sollicitent différents aspects du sensible et troublent notre imaginaire : les glissements de couleur, le jeu sur les formats, la légère distorsion des cadres, dixit Jacques Rancière, nous donnent la sensation étrange que les tableaux respirent … Si les œuvres de Mary-Ann Beall nous parlent, c’est qu’elles nous écoutent.
Si Mary-Ann était une œuvre d’art :
« Les fresques de Pompéi. C’est quelque chose qui m’a bouleversé. La fragilité, la transparence, et les couleurs qui ont été pris dans la chaux et qui se sont recalcifiées ont créé des contrastes impressionnants. Je cherche à atteindre ce contraste dans mes œuvres. »
Si Mary-Ann était un musée :
« Le Louvre. J’y ai passé beaucoup de temps pour mon travail et j’y retourne souvent. »
Si Mary-Ann était une couleur :
« Le contraste. Pour moi, le bleu, le vert, le rouge, toutes ces couleurs sont aussi importantes les unes que les autres. Je travaille surtout le contraste dans mes travaux. »
Si Mary-Ann était un monument :
« Le viaduc de Garabit dans le Cantal de Gustave Eiffel en fer à la fois esthétique et technique. J’aime son côté industriel et très aérien. Je travaille aussi le fer avec le fil de fer qui s’apparente à du dessin dans l’espace. »
Si Mary-Ann était une musique :
« Le jazz, Bessie Smith. J’ai baigné dans le jazz avec mon père qui est américain. Il nous a initié à cette musique dès le jeune âge. Je suis sensible à son rythme et sa provenance avec toute l’histoire qu’il porte. Ca me touche viscéralement. »
Photos de : © Ava Bob – 2014