Laurent Nicolas est né à Paris il y a 48 ans. Il a une formation à la fois des Beaux Arts et de l’Ecole Supérieure d’Art Moderne de Paris plus orientée sur les arts graphiques.
Toujours attaché à la figuration narrative, le travail pictural de Laurent Nicolas s’efforce de mettre en situation des silhouettes figées dans une attitude du quotidien, capturées, surprises dans ces instants où l’on s’interroge sur soi-même et notre époque. En parallèle de ce travail de témoignage visuel, Laurent Nicolas écrit de courts récits, publiés sous forme de nouvelles, offrant un prolongement littéraire à sa démarche plastique.

 

Si Laurent était une œuvre d’art :
« C’est compliqué de s’imaginer en une œuvre d’art car en général les œuvres sont plutôt des objets. C’est très conceptuel. Il y a bien des artistes comme Gina Pane qui se sont mis en scène. C’était elle l’œuvre. Elle s’automutilait. Il y a quelque chose comme ça aussi dans Frida Kahlo. Peindre sa douleur. Avec tous ses autoportraits qu’elle peignait dans son lit en se regardant dans un miroir qu’on avait fixé à son plafond. Ce sont des choses que je comprends. Mais voilà, je ne me mets pas en scène, finalement je suis un témoin. »

Si Laurent était un musée :
« On s’y promènerait avec nostalgie et curiosité, un sourire aux lèvres. »

Si Laurent était un monument :
« Surtout pas une statue et encore moins un bronze : on les fait fondre pour en faire des canons. Prenez par exemple celle de Charles Fourier sculptée par Émile Derré : elle a disparu de la place Clichy. Elle a été démontée sur l’ordre de Pétin durant la Guerre de 1939/45. Plus personne ne se souvient qu’elle était là. Si ça se trouve on ne sait plus ce qu’on en a fait ! Quand vous êtes un monument ça ne doit pas être si drôle : un matin on vous inaugure en grande pompe et le lendemain on vous vire avec un coup de pied aux fesses. »

Si Laurent était une couleur :
« Si la vie était une couleur je la choisirais. »

Si Laurent était une musique :
« La musique c’est un arrangement que l’on fait avec le temps et des bruits organisés. Alors je crois que j’aimerai être un silence. Mais c’est présomptueux car en musique il y en a certains qui sont fascinants… Il parait qu’au Moyen-Age cet intervalle était interdit par l’église. Le Diabolus in Musica – le diable dans la musique – était le nom donné pour un intervalle de trois tons. J’aime le silence en suspension. C’est un peu ce que j’essaie de faire quand je peins : je veux capturer le temps avec ce qu’il y a dedans ! »

 

Photos de : ©Linda Ounas – 2014

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